Les injonctions à «voir le côté positif» peuvent rendre les souffrances et les fragilités indicibles
Les témoignages de celles et ceux qui ont surmonté des difficultés semblables à celles que vous rencontrez peuvent vous aider à aller mieux
« Ça va aller », « tu es fort.e », « quand on veut, on peut », « souris et la vie te sourira », ou encore « tu as tout pour être heureux.euse » : vous avez déjà sûrement été la cible d’injonctions positives qui, malgré leur ton bienveillant, ont pu vous laisser perplexe.
Les injonctions sont des pressions qui poussent l’individu à agir ou à penser d’une certaine manière. Les réseaux sociaux en sont un terrain fertile : le hashtag #positivevibes a ainsi fait l’objet de 81.2 millions de publications sur Instagram.
Souvent, ces injonctions positives peuvent se révéler contre-productives voire toxiques. En effet, ne souligner que les aspects positifs, c’est ne pas tenir compte de la souffrance que la personne essaie de mettre en mot et ainsi la rendre indicible et non-partageable. Le vécu de la personne n’est pas reconnu : en lui disant de « voir le positif », on lui fait comprendre qu’elle ne devrait pas ressentir ce qu’elle ressent et qu’elle n’a pas le « droit » d’aller mal.
Les injonctions positives peuvent alors engendrer de la frustration ou de la colère pour la personne qui, malgré tous ses efforts, ne parvient pas à « aller bien », mais aussi un sentiment de culpabilité : la personne peut se sentir « nulle » de ne pas y arriver et se dire que c’est de sa faute, qu’elle ne fait pas assez d’efforts.
Laisser une place aux émotions négatives, donner à soi-même et aux autres le droit d’aller mal et de le dire, même si on a « tout pour être heureux.euse », est important pour la santé mentale.